Bourse

La Bourse de Paris a reculé mercredi, le CAC 40 cédant 0,38%, dans un marché en proie à des prises de bénéfices, qui ont occulté une flambée du titre Société Générale, objet de rumeurs de rachat, et des chiffres d'affaires meilleurs qu'attendu chez L'Oréal et Essilor.

L'indice parisien vedette a perdu 22,19 points à 5.835,95 points, avec les trois quarts des valeurs le composant dans le rouge, et dans un volume d'échanges important de 6,3 milliards d'euros.

Londres a abandonné 0,74%, Francfort 0,90% et l'Eurostoxx 50 0,58%.

Comme les autres places européennes, la Bourse de Paris a passé toute la journée dans le rouge, hormis un très bref retour à l'équilibre à la mi-séance, de nombreux investisseurs ayant cédé à la tentation de prendre leurs bénéfices après les sommets de clôture atteints en début de semaine par les places du Vieux Continent.

Le CAC 40 avait fini lundi au plus haut depuis plus de six ans à 5.861,97 points.

La hausse de l'euro, qui a frôlé son record historique de 1,3666 dollar, avec un pic ce mercredi à 1,3616 dollar, est venue s'ajouter à ce contexte négatif.

En effet, l'envolée de la devise européenne "risque de pénaliser les entreprises européennes", en freinant leurs exportations et en réduisant la valeur des bénéfices qu'elles réalisent en dollars, a mis en garde Guillaume Garabédian, gérant de portefeuille chez Meeschaert Asset Management.

Total (-0,85% à 53,84 euros) et Vallourec (-2,13% à 189,94 euros) ont subi des prises de bénéfices dans le sillage des cours du pétrole brut, et ce en dépit d'un repli plus net que prévu des réserves américaines d'hydrocarbures.

Air Liquide (-1,70% à 183,23 euros) a perdu de son lustre, l'agence Moody's envisageant d'abaisser la note d'endettement du groupe après l'acquisition pour 550 millions d'euros de la société allemande d'ingénierie Lurgi.

Cette opération s'inscrit pourtant dans une "stratégie d'accélération de la croissance" d'Air Liquide, qui veut développer de nouvelles applications pour les gaz industriels, selon les analystes du Crédit Mutuel CIC, qui recommandent d'"acheter" le titre.

Société Générale (+3,04% à 143,50 euros) a grimpé à de nouveaux records historiques, montant jusqu'à 147,29 euros, la banque dirigée par Daniel Bouton étant citée par des rumeurs de marché comme la cible d'une offre d'acquisition qu'envisagerait de lancer sa concurrente italienne Unicredito, en pleine effervescence autour d'ABN Amro.

L'Oréal (+1,41% à 87,52 euros) a profité d'une hausse de 8,4% de ses ventes au premier trimestre, qui a agréablement surpris les analystes et permis au groupe de confirmer son objectif de croissance annuelle malgré des taux de change très défavorables.

Essilor (+0,49% à 88,33 euros) a également été soutenu par un chiffre d'affaires supérieur aux attentes, en hausse de 6,1% au premier trimestre.

Eiffage (+2,67% à 111,50 euros) a effacé ses pertes en fin de séance, après une assemblée générale très mouvementée, où l'espagnol Sacyr Vallehermoso a échoué à obtenir le tiers des sièges d'administrateurs. Sacyr va cependant contester la validité de la procédure, alors que 89 investisseurs ibériques ont été privés de leurs droits de vote.

Zodiac (+2,04% à 56,10 euros) a gagné plus de 7% en début de séance, après sa suspension mardi. L'annonce par le groupe qu'il allait céder les rênes de son activité bateaux pneumatiques au fonds Carlyle a relancé les spéculations sur son avenir. Le groupe, qui se recentre par cette opération dans l'aéronautique, est en effet considéré par les analystes comme un prédateur mais aussi une proie potentielle pour ses concurrents.