samedi 6 octobre 2007

Pensez au crédit lombard

Un besoin inopiné de liquidités, cela peut arriver à tout moment.
Exemple fréquent, celui des jeunes retraités qui signent pour un nouveau logement plus petit : ils ont largement les moyens de financer leur acquisition... Du moins, ils l'auront, une fois qu'ils auront vendu leur appartement actuel. En attendant, il faut bien faire la soudure. Un prêt relais pourrait faire l'affaire, mais il y a peut-être mieux...
Autre scénario fréquent : l'un des enfants vient de réussir son examen d'entrée dans une prestigieuse école. Il est assuré de bénéficier dans quelques mois d'une bourse d'études, mais dans l'immédiat, il faut s'acquitter des frais de scolarité. Une solution pour les parents consisterait à contracter un prêt à la consommation, ou bien à se délester d'un placement. Mais là encore, il y a peut-être mieux.
Cette alternative est communément dénommée prêt sur avoirs. Mais sa formulation historique est le crédit lombard. Pour la bonne raison qu'au Moyen Age, les Italiens de cette région du nord du pays révolutionnèrent le mécanisme des emprunts. En l'occurrence, il s'agit d'un prêt bancaire, garanti par des avoirs que le client détient déjà. Bon nombre d'établissements le consentent à leurs bons clients. Mais bizarrement, rares sont ceux qui communiquent sur le sujet. A la notable exception de Robeco.
François Gazier est responsable de l'offre produits à la filiale française de la banque néerlandaise. Il est à l'origine de la mise en place, il y a quatre ans, de cette facilité. " Nous l'avons conçue, explique-t-il, en pensant à nos clients qui doivent faire face à un besoin immédiat de liquidités mais qui souhaitent conserver leurs placements financiers. " Les raisons sont multiples, en effet, de ne pas vouloir sacrifier une ligne d'actions. Ces temps-ci, par exemple, ce serait une véritable braderie que de céder des valeurs financières dont certaines ont perdu le tiers de leur valeur. De même, il arrive souvent que les placements soient logés dans des enveloppes fiscales, à l'exemple de l'assurance-vie ou du PEA. Une liquidation prématurée peut avoir des conséquences fâcheuses.
Le prêt sur avoirs permet d'éviter ces obstacles. Le montant des sommes avancées varie en fonction de la solidité des placements apportés en nantissement. Ainsi, un compte sur livret est jugé totalement sûr : le crédit consenti peut alors représenter 100 % de sa valeur. Avec le fonds en euros d'un contrat d'assurance-vie, le prêt ira jusqu'à 80 % de son encours. S'il s'agit de lignes d'actions, elles seront analysées pour établir leur fiabilité.
La durée des prêts ensuite se révèle très souple. Pour des projets non spécifiés, le remboursement s'étale entre un an et huit ans. Pour des prêts immobiliers, l'échéancier va jusqu'à quinze ans. Comme il s'agit de prêts à remboursement in fine, le remboursement, trimestriel, ne concerne que les intérêts. Le taux est basé sur l'Eonia, c'est-à-dire le taux journalier de rémunération des dépôts interbancaires. Au titre de ses frais de dossier, Robeco ajoute 200 points de base. Cela nous amène actuellement à un total de 6,02 %, dans la mesure où l'Eonia s'est considérablement relevée ces dernières semaines.
Cela peut sembler cher ? Peut-être par rapport aux prêts à taux fixe sur quinze ans dans l'immobilier. Mais comparée aux prêts à la consommation, la proportion passe du simple au double. Il faut enfin savoir que le montant minimum d'emprunt est fixé à 21.500 euros.

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